Le Web De
Bertrand Méheust
Je ne le reverrai plus venir à ma rencontre sur le petit chemin de la Haute -Combe, clopin- clopant, quatre et trois sept, quatre et trois sept, plantant devant lui l'axe bras-canne, l'air faussement renfrogné, un vieux bonnet de laine grise visé sur son crâne de bonze, avec soudain le tronc qui se redresse, le regard perçant qui s'illumine d'un sourire, et cette voix sourde et chantante : “Salut, mon vieux ; content de voir qu'ils ne vous ont pas encore bouffé!”Suite en pdf
J'ai rencontré Pierre Versins pour la première fois en juin 1972. J'accompagnais Elisabeth et Jean-Joël von Arburg et Danièle Martinigol. Elisabeth, Danièle et moi formions à l'époque le petit noyau dijonnais de fans de SF. Nous avions commis des maîtrises sous la haute et bienveillante protection de Max Milner. C'est Danièle, je crois, qui avait pris contact avec Versins, et nous sommes allés le voir à Rovray. Je n'avais encore jamais rencontré un écrivain - une espèce d'homme inconnue dans le milieu rural de mon enfance - et je m'en faisais une idée grandiose, très XIX° siècle. Le Maître devait habiter un château entouré d'un grand parc avec des arbres centenaires. Je l'imaginais avec un serviteur, et sa bibliothèque, évidemment immense, devait monter jusqu'au plafond... Suite en pdf
La genèse baroque d'un dépouillement.
Autour de François de Mâcon, au café du Phénix, la conversation, inexorablement, renaissait de ses cendres. Inlassablement, à plein temps, François commentait et vitupérait l'époque, il travaillait à ce qui était alors son grand oeuvre, la chronique de ce temps désormais si lointain, si désuet, si touchant et pourtant si riche, qui fut celui de notre jeunesse. L'équipe qui l'assistait était à la hauteur du scénario, et un auteur de téléfilms qui voudrait aujourd' hui camper les années soixante-dix ne saurait réunir une meilleure galerie de portraits. Jean-Paul, du haut de l'Alchimie, contemplait avec condescendance les errements d'une société désacralisée et promise au déclin, perspective partagée par Yves depuis la tradition ésotérique, et par Michel, à travers la mystique juive, avec les grandes ombres tutélaires de Koestler et de Kafka...Suite en pdf
Prologue à Histoires Paranormales du Titanic, Collection Aventure Secrète des Editions J’ai lu.
Guy Ganivet aimait la mer d’un amour dévorant. Il s’intéressait à la parapsychologie, et, Breton d’adoption, il était plus attentif aux intersignes que les Bretons eux-mêmes. S’il avait pu ouvrir ce livre, il aurait été secoué de son rire chevrotant et apprécié en connaisseur cette boucle du destin, -lui qui, le 10 juillet 1968, entre quatre heures et sept heures du matin, au large du cap de la Chèvre, se battit avec l'énergie du désespoir pour me maintenir la tête hors de l’eau...Suite en pdf
Texte pour gilles :
On avait parfois l’impression qu'il était plusieurs. La vie crépitait et pulsait en lui, le conduisait à vouloir tout éprouver. Un instant, il imitait un orchestre de blues au complet, avec la basse, la batterie, la guitare électrique, le chanteur , la clameur du public et même les effets larsen. L'instant d'après , il gisait sur le sol, une écume imaginaire aux lèvres, pour mimer les derniers moments et les adieux stéréotypés d'un héros de western : " si tu passes là bas, dans le Nord, où les vents soufflent sur la frontière, n'oublie pas de donner le bonjour à celle qui fut mon amour ..."Suite en pdf
A man for all seasons
Le docteur Larcher est mort comme il a vécu. Il est parti sereinement, discrètement, entouré des siens, en organisant son départ avec la conscience et la méticulosité qu’il mettait en toutes choses.
À dire vrai, ceux qui l’ont connu ne parviennent pas à y croire. Cet homme trempé dans le granit, à qui il fut donné de survivre à l’épreuve des camps de la mort, semble avoir traversé la vie avec une sérénité que rien ne pouvait ébranler... Suite en pdf
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